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Aux racines du féminisme

Histoire du mouvement et ces principaux acteurs.


Le Féminisme est, comme l’indique la définition officielle, un ensemble de mouvements et d’idées politiques, philosophiques et sociales, qui partagent un but commun : définir, promouvoir et atteindre l’égalité politique, économique, culturelle, personnelle, sociale et juridique entre les femmes et les hommes.

Ce mot apparaît pour la première fois sous la plume de l’auteur Alexandre Dumas, en 1872 : « les féministes, passez moi ce néologisme, disent : Tout le mal vient de ce qu’on ne veut pas reconnaître que la femme est l’égale de l’homme, qu’il faut lui donner la même éducation et les même droits qu’à l’homme ».

Mais ce mouvement existe depuis moins d’un siècle auparavant. La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne fut présentée à la reine en 1791, par une aristocrate française,  nommée Olympe de Gouges. Elle devint alors la première défenseuse du droit des femmes, la plus connue de son siècle.  Elle cita pour inciter la gente féminine à se réveiller : « Postambule : Ô femmes ! Femmes, quand cesserez vous d’être aveugles ? Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la révolution ? Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé. (…) Craignez vous que nos législateur français (…) ne vous répètent : femmes qu’y a-t-il de plus commun entre vous et nous ? Tout, vous auriez à répondre ». Cette année marqua le début d’une longue bataille entre les deux sexes.

Puis,  en 1848, les femmes commencèrent à exprimer leur mécontentement face à cette société inégalitaire,  grâce à la création du journal « Le droit des femmes ». Il fut créé par plusieurs esprits féminins, et notamment la philosophe Maria Deraismes qui affirme en 1869 : « la femme n’a pas d’existence propre, car il lui est interdit de faire valoir sa volonté ».  Elle contribua un peu plus tard à la création des premières associations féministes en France.

Madeleine Pelletier, était également une grande militante au début du XXème siècle. Elle fut la première femme médecin diplômée en psychiatrie en France. On la considérait comme féministe radicale. Elle mènera sa vie entière à lutter en faveur de l’avortement et de la contraception. Elle utilisera ces mots pour illustrer son combat : « C’est à la femme seulement de décider si et quand elle veut être mère ». On l’écarta cependant du mouvement en raison de ses initiatives considérées comme trop violentes. Cette femme médecin marqua les esprits, notamment par le nombre d’avortements qu’elle effectua clandestinement.

Durant la Première guerre mondiale, l’année 1915 marqua un tournant dans l’histoire du féminisme. Les usines étaient dépourvues d’activités sans les hommes, destinés à combattre au front. Les femmes décidèrent de les remplacer et devinrent suite à cela, plus actives au sein de la société. Elles devinrent également chef de famille en l’absence de leur mari : droit qui leur était auparavant refusé. Mais ces libertés étaient éphémères.  A la fin de la guerre, il apparut comme nécessaire de remonter le taux de natalité face à cette population française vieillissante. Une pression sociale pour ‘faire des enfants’ régnait et accentua l’idée que la  femme n’est pas faite pour travailler, mais pour s’occuper du foyer familial.

Quelques années plus tard, les femmes commencèrent à acquérir leurs premiers droits. La loi sur les droits civils de la femme fut votée en 1938 : elles obtiennent alors le droit d’ouvrir un compte bancaire, de faire des études, de passer des examens, et de demander  un passeport sans l’autorisation de son mari. Cependant celui-ci est autorisé à interdire à son épouse l’exercice d’un métier qu’il n’approuverait pas. Les bonnes nouvelles s’accumulent pour la gente féminine lorsque en 1944, le droit de vote des femmes fut accepté par le Sénat après un refus en 1922.  Leurs efforts avaient enfin payé.

Mais la lutte ne s’arrêta pas là. On débuta, après la Seconde Guerre Mondiale et pendant la Guerre Froide, à aborder le sujet de la sexualité des femmes. En particulier lancé par l’auteure et philosophe Simone de Beauvoir, avec son livre « Le deuxième sexe », parut en 1949, qui dissocia la femme de la mère. La philosophe y écrit d’ailleurs une phrase qui devint une figure connue du féminisme : « On ne naît pas femme, on le devient ». Elle réclamait le droit à l’avortement libre et gratuit, qui était en France, un délit depuis la loi du 23 janvier 1923. Simone de Beauvoir déclencha un nouveau combat pour le féminisme.

En 1968, les femmes se rassemblèrent pour leurs  revendications à l’aide de la création du MLF (Mouvement de Libération des Femmes). Durant cette même année, la loi de Neuwirth est votée : la contraception est enfin légalisée en France.

Ce n’est qu’en 1972 que Simone Veil relança la lutte en faveur de l’avortement.  Elle fut orchestrée par le célèbre procès de Bobigny, celui d’une jeune fille victime de viol ayant eu recours à un avortement clandestin. Elle fut dénoncée aux autorités par son violeur lui-même. Mais le procès, fut très médiatisé, avec le débat sur l’interruption volontaire de grossesse déjà en cours… Le procès fut gagné.

Suite à cet évènement marquant, Simone Veil, ministre de la santé, continuera la lutte commencée par Simone de Beauvoir en faveur de l’avortement. Elle remporta son combat avec la loi Veil qui fut votée en 1975, représentant la législation de l’avortement, mais aussi une grande victoire pour les femmes françaises. Dans la même année, l’interdiction du refus d’un poste pour des motifs sexistes et le divorce par consentement mutuel sont proclamés.

Quelle place pour le féminisme aujourd’hui ? Le féminisme, par l’acquisition de nombreux droits à l’égard des femmes  porta donc ses fruits. Ce mouvement reste aujourd’hui très important, mais différent. Il fut créé dans un premier temps afin que les femmes acquièrent des droits égaux à ceux des hommes et actés par la législation. Actuellement, le féminisme s’apparente davantage à une lutte envers et contre des situations et des mentalités stéréotypées. Il faut souligner la grande évolution due au féminisme et à ses principaux acteurs. Mais la cause des femmes reste encore à défendre, notamment pour l’égalité salariale.

A LA RENCONTRE DES ÉLÈVES DU LYCÉE

Nous avons cherché à connaître l’avis des élèves au sujet du féminisme  en leur posant deux questions. Voici leurs réponses.

« Comment définiriez-vous le féminisme ? Quel est votre avis sur ce mouvement ? »

« Pour moi le féminisme c’est simplement le fait de ne pas accepter n’importe quelle forme de machisme ou de galanterie,  de lutter pour les droits des femmes. Le féminisme ne se résume pas seulement au fait de porter un t-shirt avec écrit en gros féministe, c’est un ensemble d’idées, pas une mode. » Joséphine, 2nd

Sources : L’Obs n°2781

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